Ce projet s'est construit avant tout autour d'une technique : le collage. Par groupe, nous avions des parcours attribués dans le XIVe arrondissement de Paris, ponctués d'espaces d'affichage public. Chaque groupe avait la liberté de choisir le sujet de son choix pour habiller ces panneaux.
Pour ma part, j'ai eu l'opportunité de travailler avec Louise Roo et Scar Descalzi. Nous avons choisi de nous concentrer sur la cause des femmes et les violences qu'elles subissent, en nous appuyant sur des chiffres extraits d'articles, de rapports et d'études.
Notre parcours nous faisait passer près de plusieurs écoles primaires. Nous avons donc décidé de sensibiliser les enfants à cette situation tout en fournissant des informations aux parents qui pourraient se retrouver devant ces panneaux. Chaque panneau abordait un chiffre et un thème spécifique. Au total, nous en avons créé cinq, partageant des informations soulignant la gravité de la condition des femmes tout en mettant en avant des messages porteurs d'espoir sur les changements sociaux en cours.
Les collages féministes ont constitué l'une de nos principales références. C'est pourquoi nous avons varié les niveaux d'information en écrivant nous-mêmes, à la peinture, sur certaines surfaces. L'objectif était de susciter l'engagement du spectateur en ajoutant une grille interactive à remplir et un code couleur correspondant à différentes situations vécues par les femmes. Ainsi, nous souhaitions permettre aux spectateurs de participer activement et de devenir eux-mêmes des acteurs d'une démarche statistique et symbolique.
S'engager dans une cause par le graphisme a représenté un tournant pour moi. Mettre mon travail au service d'une cause sociale, et plus généralement au service d'individus en difficulté, m'a profondément touché. De plus, cette approche participative et le lien créé avec le spectateur ont été une expérience extrêmement stimulante.C'est d'ailleurs ce type de projet et ces réflexions qui ont orienté mon mémoire.