Pour ce projet, nous devions proposer une réédition de la nouvelle de H.P. Lovecraft Celui qui murmurait dans les ténèbres. Cette réédition se construit en deux parties : une première retranscrivant la première moitié de la nouvelle uniquement par des images, et la seconde réutilisant le texte pour la deuxième moitié du récit. Cette réédition est également en RA, réalité augmentée, c'est-à-dire que certaines pages peuvent s'animer lorsqu'elles sont scannées par un téléphone.
Ce qui m'a intéressé dans cette nouvelle, c'est la façon dont la tension vient grimper tout au long du récit.
Nous partons d'une simple correspondance entre deux individu·e·s dont les sujets de discussion deviennent de plus en plus inquiétants, pour finalement se retrouver plongé·e·s dans ce décor hostile qu'est ici le Vermont. Mon édition se construit donc sur cette montée en tension, d'abord dans la partie figurative et ensuite dans le texte à travers l'animation notamment. De plus, ce calme que l'on ressent face à l'objet vient dissimuler toute l'étrangeté que l'on peut y découvrir dans ses pages.
Le format de poche et vertical vise à produire un sentiment d'enfermement et d'oppression, tandis que le vert vient rappeler cet environnement forestier et la dimension extraterrestre des monstres habitant cette région.
Cette nouvelle de Lovecraft a été publiée en 1931 et raconte l'histoire d'Albert N. Wilmarth et de Henry Wentworth Akeley. On apprend que des événements étranges se produisent dans le Vermont, une région reculée des États-Unis recouverte de forêts d'arbres grands et sombres. Des créatures inconnues s'y baladeraient et croiseraient les habitant·e·s de temps en temps. Henry, qui vit dans cette contrée obscure, entretient une correspondance avec Albert, qui enquête de son côté sur ces événements anormaux. La tension ne fait qu'augmenter au fur et à mesure qu'Albert lit les lettres d'Henry, jusqu'au moment où celle-ci décide de lui rendre visite dans le Vermont.
Ce croisement entre l'objet livre et le numérique est ce qui m'a le plus intéressé. Cette nouvelle dimension permet de débloquer certains espaces et moyens normalement impossibles, notamment dans la narration et l'immersion du lecteur·rice. Néanmoins, mes animations ne se concentrent que sur un seul plan et ont souvent la même utilité, qui est d'appuyer la tension montante. Intégrer peut-être des éléments en 3D, qui viendraient envahir l'espace autour du livre et offrir une lecture plus approfondie que la simple amplification du récit, aurait été intéressant.